Les défis éducatifs des ruralités ne se limitent pas à la question de la désertification. Il existe, dans les bourgs et les petites villes, de profondes difficultés sociales et scolaires, précisément documentées et encore mal prises en compte par l’éducation prioritaire.
Les difficultés scolaires ne sont pas l’apanage des enfants des métropoles.
Quarante ans d’abandon des territoires ruraux n’ont pas été sans conséquence. Aujourd’hui neuf des dix départements les plus touchés par les difficultés de lecture des jeunes sont des départements ruraux. Les défis éducatifs en zone rurale ne sont pas négligeables.
Dans l’Aisne, près de 18% des jeunes de quinze ans ont de grandes difficultés à lire un texte simple. Cette proportion est de 11% en Seine-Saint-Denis et de 5% à Paris. Dans les 200 bourgs et petites villes les plus défavorisés sur le plan social et scolaire, près de 30% des jeunes quittent le système éducatif sans qualification. Pourtant seulement 23% de ces communes accueillent des établissements appartenant à un Réseau d’éducation prioritaire (REP).
À proportion de décrochage scolaire identique, un établissement scolaire a deux fois moins de chances d’appartenir à un REP s’il est situé en zone rurale que s’il est situé en zone urbaine. Idem si l’on s’intéresse à la position sociale des familles : les enfants de milieux modestes des communes rurales ont deux fois moins accès à l’Éducation prioritaire que ceux des villes.
Les plans d’éducation prioritaire doivent prendre en compte les zones rurales.
Pour que les enfants des territoires ruraux puissent bénéficier des programmes de l’éducation prioritaire dans les mêmes conditions que ceux des grandes villes, il est donc urgent de revoir les critères d’attribution des REP.
Extraits de la tribune de Jean-Baptiste Nouailhac