30
Mai
2025

Le 3 octobre dernier, Lolita partageait son expérience en tant qu’élève au Cours Clovis lors d’une conférence organisée par la fondation Admical, devant un parterre de 500 mécènes à Lille. Une prise de parole rendue possible par l’accompagnement qu’elle a reçu lors de son passage dans notre école-pilote.
Bonjour Lolita, pouvez-vous nous parler de votre parcours ?
J’ai fait mes deux dernières années de collège (4e et 3e) au Cours Clovis. J’ai enchaîné avec un lycée général, puis une première année en licence d’arts plastiques avant de me rendre compte que je voulais me réorienter. Aujourd'hui, après un retour au Cours Clovis en tant que service civique pendant un an, je suis en licence 1 de sciences de l’éducation, avec un parcours en philosophie.
Quand et pourquoi êtes-vous arrivée au Cours Clovis ?
Je suis arrivée en cours d’année, parce que je m’étais fait harceler dans mon ancien collège. C’était une situation qui durait depuis la 6e et qui ne s’arrangeait pas. Ma mère enchaînait les rendez-vous pour essayer de changer la donne, sans succès. Elle a décidé de me changer de collège. Quand je suis arrivée au Cours Clovis, j’étais dans un état d’esprit très négatif, je pensais que c’était un établissement comme le précédent. J’ai eu un premier rendez-vous avec le directeur pour faire un essai de deux semaines et c’est là que je me suis rendue compte qu’il se passait vraiment quelque chose de différent derrière les grilles de ce collège.
Qu’est-ce qui était différent ?
Ce qui m’a marquée tout de suite, c’est que lors de notre premier rendez-vous, le directeur s’est intéressé uniquement à moi. Il n’a pas – ou très peu – regardé mes notes ou mon parcours scolaire. Il m’a questionnée sur mes passions, sur ce que j’aimais faire dans la vie. C’était une discussion qui allait au-delà du simple aspect scolaire : on a beaucoup échangé au sujet d’Harry Potter, dont j’étais fan, par exemple ! J’ai tout de suite senti qu’il y avait un lien différent entre les professeurs et les élèves.
Justement, qu’est ce que la pédagogie d’Excellence Ruralités, et ce lien particulier entre les professeurs et les élèves, vous ont apporté ?
Cela m’a vraiment permis de me sentir bien et sereine en classe. Je n’avais plus d'appréhension avant de rentrer en cours. Je n’avais même plus envie de sécher ! Et cela était renforcé par le fait que l’on constatait vraiment que les professeurs avaient plaisir à faire cours. Et puis, le fait d’être peu dans les classes permettait une grande proximité avec eux. On pouvait parler de notre vie, de nos problèmes personnels, c’était plus simple d’échanger en profondeur.
La pédagogie m’a touchée parce qu’on avait vraiment le sentiment que ce n’était pas seulement notre scolarité qui était importante mais notre personne toute entière. Et puis on avait un attachement particulier à l'école, car on la décorait, on travaillait dans le potager, on participait au nettoyage : on en prenait vraiment soin comme si c’était notre maison. Le système des équipes, en ce sens, était très vertueux. Il y avait un esprit très différent, de service et de solidarité. On pensait aux autres avant soi, parce qu’on ne fait pas gagner une personne, mais une équipe entière. Et ça c’était précieux.
Qu’est-ce qui a changé en vous lors de votre passage au Cours Clovis ?
Mon attention sur les cours a littéralement changé bien sûr, d’autant que le harcèlement s’est arrêté complètement, donc j’ai pu reprendre ma scolarité sereinement. Surtout, les ateliers m’ont permis de développer ma passion pour le dessin, mais aussi d’acquérir tout un tas de connaissances très concrètes que j’utilise encore aujourd’hui : des recettes de cuisine, des techniques de jardinage, etc…
Vous avez décidé de revenir l’année dernière en service civique dans votre ancien collège, pourquoi ?
J’y suis retournée pour la rentrée de mes sœurs, qui ont été inscrites par la suite. Plein de souvenirs sont remontés en moi et, à ce moment-là, la question de me réorienter dans le domaine de l’éducation avait commencé à faire un peu de chemin dans ma tête. Alors je me suis dit que je pouvais franchir la barrière et aller passer un an du côté des professeurs, pour tester !
Et qu’est ce que cela vous a apporté ?
C’est au terme de cette année que j’ai décidé de me lancer dans des études de sciences de l’éducation. J’ai compris que j’étais faite pour ça et, aujourd’hui, je voudrais devenir enseignante en primaire, ici à La Fère et, si possible, au Cours Clovis ! J’ai vraiment vu pendant un an à quel point les professeurs étaient attachés à ce collège et comme ils aimaient profondément leurs élèves. Et puis, aujourd’hui, dans mes études, on me parle tous les jours de la discipline positive, des méthodes Montessori et Singapour, etc. En réalité, il n’y a qu’au Cours Clovis où j’ai pu constater que c’était vraiment appliqué !