30
Mai
2025

La santé mentale a été désignée Grande Cause nationale en 2025. Au regard de la quantité d’études qui dénoncent le problème, l’urgence de prendre en main ce problème grandissant s’impose.
Des études qui témoignent d’un phénomène de grande ampleur.
Le problème, qui a toujours existé sous des formes très diverses, s’est fortement amplifié depuis la pandémie du Covid-19, où le confinement a été très mal vécu par une partie de la population, notamment chez les plus jeunes. C’est chez cette dernière catégorie d’âge que le phénomène s’aggrave le plus : les hospitalisations, consultations et prescriptions liées à la santé mentale des jeunes ont augmenté de façon significative ces dernières années. En 2025, L’OMS partage ainsi un constat alarmant: 1 adolescent sur 7 âgé de 10 à 19 ans souffrirait d’un trouble mental. Dans son rapport, l’Organisation Mondiale de la Santé précise aussi la forme que peuvent prendre ces troubles mentaux :« la dépression, l’anxiété et les troubles du comportement figurent parmi les principales causes de maladie et d’invalidité chez les adolescents ». S’ils ne sont pas traités, ces problèmes peuvent avoir de sévères répercussions une fois l’âge adulte atteint, voire même affecter la santé physique sur le long terme. Le rapport montre aussi que le suicide est la troisième cause de mortalité chez les 15-29 ans, ce qui souligne d’autant plus l’importance de traiter les problèmes de santé mentale dès l’enfance.
En France les chiffres semblent encore plus élevés que ceux que l’OMS avance. Une récente étude indique qu’un tiers des 11-24 ans présentent des signes d’anxiété ou de dépression. Les quatre raisons les plus citées sont l’isolement, la pression scolaire, la peur de l’avenir et surtout le sentiment d’être incompris. Si ces causes ne sont pas récentes, le fait que les jeunes y soient de plus en plus exposés alarme réellement. Le phénomène frappe aussi de plus en plus jeune, expliquait récemment Samuel Comblez, psychologue et Directeur adjoint de l’Association e-Enfance au micro de BFMTV . Cette association, ayant mis en place une ligne téléphonique (3018) dédiée aux jeunes victimes et aux témoins de harcèlement et de violences numériques, relève une hausse des appels dès le primaire. Tous pointent cependant du doigt le rôle grandissant d’internet et plus particulièrement des réseaux sociaux dans ces cas de troubles de la santé mentale.
Internet et le portable, des facteurs aggravants ?
L’usage intensif des réseaux sociaux (plus de 3 h par jour) touche 44 % des jeunes (de 15 à 29 ans), et parmi les plus connectés (plus de 8 h), 77 % perdent tout intérêt pour les activités, 57 % souffrent de fatigue chronique et 73 % ont une mauvaise image d’eux-même. L’accroissement des symptômes de dépression suit la courbe du temps d’utilisation quotidien des réseaux sociaux, montrant une corrélation plus qu’inquiétante. Chez les 15-29 ans, près d’un quart eux souffrent de dépression, 83 % sont presque quotidiennement fatigués et plus de 70 % ont des troubles du sommeil ou un manque d’intérêt pour les activités. Si ces problèmes sont mesurés chez les 15-29 ans, ils prennent racine bien avant 15 ans, avec l’exposition précoce aux écrans et la perte de motivation dans les activités du quotidien.
Les jeunes ayant subi du harcèlement sont aussi plus susceptibles de rencontrer des problèmes liés à la santé mentale. L’avènement des réseaux sociaux, la place des smartphones dans nos vies quotidiennes dès le plus jeune âge et dans nos écoles, ont aggravé les problématiques de harcèlement, lequel continue en ligne lorsque les enfants rentrent de l’école. Le foyer familial n’est donc plus opaque aux attaques et moqueries, et les dégâts en sont décuplés. Le harcèlement scolaire et numérique, qui toucheplus d’un tiers des jeunes, accentue particulièrement ces fragilités chez ceux ayant connu des environnements familiaux ou économiques instables. Et pourtant, 85% des français sont opposés à l’usage des réseaux sociaux par les enfants de moins de 14 ans à l’intérieur et à l’extérieur des établissements scolaires. En cette année où la santé mentale a été érigée “grande cause nationale” par le Gouvernement, et alors que se tenait, le 10 octobre, la journée mondiale de la santé mentale, le moment est plus que jamais venu d’agir efficacement en s’attaquant aux facteurs aggravants parmi lesquels figure notamment cet usage intensif des réseaux sociaux.